Mes recherches partent du doute de l’existence réelle de l’accident, donc je met des dispositifs en oeuvre pour le tester. L’idée de l’accident m’interroge dans ce qu’elle met en éveil, sur le désir d’investiguer qu’elle active, dans cette excitation qu’elle me donne quand je ne sais pas ce qu’il va se passer. Elle me plonge dans une quête, celle de revenir à une source, à une origine fantasmée.
Ma démarche est celle de changer la recette, en revenant sur les matières et leurs propriétés. Chaque matériau m’offre un champ d’expérimentations où la perte de contrôle et l’imprévu sont mis à l’épreuve. Mon travail prend la forme d’installations organiques, évolutives et participatives, entre matières en mutation, textes et images. Ce sont des espaces matriciels où se jouent des rencontres fortuites jusqu’à la symbiose ou le débordement.
J’utilise des protocoles scientifiques pour créer des formes de laboratoires de transformation de matières résiduelles environnantes, comme la poudre de médicaments, le verre brisé et le bois flotté. Je tente de les faire rentrer dans un cycle vivant, et donner à voir leur porosité, leur impermanence et leur perméabilité. Je teste leur capacité à recevoir l’accident pour faire l’expérience de leur fonction sociale, pour découvrir qui elles sont et comment elles font relation.