Laboratoire soluble
L’été dernier, Art-cade, la galerie des bains douches de la plaine a accompagné le projet Laboratoire soluble proposé par l’artiste-plasticienne Delphine Mogarra et impulsé par la Drac avec son appel à projet « Rouvrir le monde ».
La galerie a mis en lien l’artiste avec la Maison Pour Tous Léo Lagrange de Saint Mauront (13003) et l’animateur en charge du secteur jeunesse Lyès Moudache. Le projet s’est initié avec un groupe d’adolescents, entre 11 et 15 ans, engagés dans le secteur jeunesse du centre social.
L’artiste et le groupe ont travaillés ensemble pendant deux semaines pour construire et organiser, au sein du centre, le Laboratoire Soluble, pensé comme un espace de confusion entre art et science, un lieu d’observation des changements d’états de la matière. S’inscrivant dans une démarche circulaire, il donne à voir le recyclage comme processus de création. Considérant le débris comme matière première, il est venu interroger voir injecter du vivant même dans ce qui parait inerte.
Delphine Mogarra a développé ce projet pour partager des gestes faisant partie de ses recherches plastiques et amener l’adolescent à envisager les possibilités qu'offre l’expérimentation. Il s’agissait d’interroger l’environnement par la récolte et la réduction de débris en poudres, de créer la rencontre et d'imaginer des mélanges grâce au phénomène de cristallisation avec le sel.
Différents ateliers se sont déroulés : visite et prélèvement de débris dans le quartier, temps de discussion et de dessin autour de la définition de "son environnement", initiation à l’empreinte et au moulage avec le plâtre...
Un protocole d’expérimentations quotidiennes s’est mis en place, ainsi que des temps de prise en main d’un appareil photographique pour s'approcher des expériences et concevoir une autre échelle. L’archivage du travail par la photographie et la place de l’écriture a été important dans le projet et viendra alimenter une future édition.
Travailler avec l’échelle du laboratoire et des boites de pétri a permis d’aller vers des gestes minutieux et d’activer l’imaginaire collectif autour des relations entre microscopiques et macroscopiques.
Le Laboratoire soluble sort du centre social et prend aujourd’hui une nouvelle forme, entre espace d’exposition et d’expérimentation : l’atelier se déplace dans la galerie, les expériences sont réactivées et des dispositifs sont amplifiés pour permettre au groupe de partager le projet avec le public.
Sur les murs de la galerie s’articule un déploiement de la recherche photographique et sémantique menée par l'artiste, composante centrale du projet. La future édition Laboratoire soluble s’ouvre à la réflexion : vers une dissolution des mots, la forme du diagramme ou de la constellation, un rapprochement à outrance qui s’étire jusqu’au voyage stellaire…
Du 10 avril au 1er mai - Art-cade, galerie des bains douches de la plaine, 35 bis rue de la bibliothèque 13001 Marseille