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Delphine Mogarra articule sa pratique autour du concept de Physis qui nous partage qu’il « il n’y a naissance [ϕ́υσις] de rien, mais seulement mélange, échange de choses mélangées ». Elle propose avec ses sculptures et installations d’accompagner l’œil vers l’observation de rencontres, réfléchissant l’impermanence des matières et le cycle, créant un terrain de confusion où se jouent des expériences alchimiques.

L’atelier est un laboratoire, un terrain d’observation de manifestations naturelles et d’expérimentations, pour faire sortir la forme de sa définition. L’artiste récolte des matières résiduelles qui portent en elles la trace d’un vécu : verre brisé, déchets, poudre de médicaments, bois flotté... De l’inerte au vivant, elle travaille la porosité de ces matières entre elles, on assiste à leur transformation, à leur évolution, ou à leur délitement.

Rien n’est voué à l’immobilité, les micro-mouvements et les phénomènes sont le souffle de l’entropie. Au-delà de leur caractère scientifique, ils sont chargés poétiquement et font le lien entre différentes sphères : physique, psychologique, géologique... Ses recherches explorent les états de débordement, de saturation, de cristallisation et d’érosion. La sculpture comme un corps, vivant, propose une réflexion sur notre condition et la place que nous occupons dans notre environnement.

Sa pratique est poreuse au contexte naturel et social. Elle mène différents projets de transmission : workshops avec les Beaux-arts de Marseille, enseignante pour les ateliers des Beaux-Arts/ABAMM, et propose aussi des stages au sein de l’atelier collectif qu’elle a co-crée en 2016 : l’Atelier Hyph. Animée par ce que le groupe peut activer, elle travaille en résidence avec différents publics amateurs (centre social, hôpital) pour faire circuler les gestes et les expériences individuelles vers des réalisations collectives.